Il s'agit d'un blog d'information sur la vie politique à Laval ainsi que l'engagement politique de Samia Soultani-Vigneron, Présidente de la fédération des Républicains de la Mayenne, Vice-Présidente du Conseil régional des Pays de la Loire et Première adjointe de Laval.
10 Mars 2012
Samia SOULTANI-VIGNERON – Secrétaire départementale de l’UMP de la Mayenne – Secrétaire Nationale en charge de l’enseignement supérieur technique.
Jeudi 8 mars a eu lieu le premier débat politique en Mayenne sur l'élection présidentielle 2012 en présence des responsables locaux des principaux partis politiques. Ce débat a été organisé à l'initiative d'une association d'étudiants du lycée agricole de Laval.
Très belle initiative qui prouve que les jeunes ne se désintéressent pas de la politique mais qu'ils souhaitent a minima que les politiques les intéressent et leur donnent envie de s'investir!
Je renouvelle mes remerciements à Laure, Alexis, Edouard, Simon et Benjamin pour le professionnalisme dont ils ont fait preuve et les 6 mois qu'ils ont consacré à l'organisation de ce débat.
Ce débat, coïncidant avec la journée de la femme, a été l'occasion pour moi de rappeler l'importance de l'implication des femmes dans le monde politique car leur présence à égalité avec les hommes au sein des instances des partis politiques français ne serait qu'un reflet de notre société. Par ailleurs, une pointe de sensibilité féminine et de pragmatisme apporté par les femmes dans la sphère politique serait un atout majeur pour avoir une vision globale et complète du monde dans lequel nous vivons aujourd'hui. Comme à mon habitude, j'ai appelé à ce que plus de femmes mais également plus de jeunes s'engagent pour que enfin le milieu politique français soit représentatif de manière équitable de notre société.
Trois thèmes principaux ont été abordés dans le cadre du débat :
Engagement politique
Mon engagement politique tient à 3 éléments déclencheurs :
- A mon arrivée en France en 1996, je voulais découvrir le monde associatif car ma culture associative à l’époque était très limitée. Je m’engage comme bénévole au sein de la MNEF pour intervenir dans les collèges et lycées nancéens pour échanger avec les jeunes sur les addictions liées à la consommation de drogues et d’alcool en particulier. Je m’engage par la suite aux Restos du Cœur comme bénévole et fais des rencontres extraordinaires avec des bénévoles dévoués mais aussi avec des inconnus qui m’ont ouvert les yeux sur un aspect qui m’était inconnu, « La précarité, à laquelle j’étais plutôt habituée au Maroc, était aussi possible en France ». Un jour je vois arriver un Monsieur en costume, tête baissée qui bénéficiait de l’aide des Restos du cœur et avec lequel j’ai passé plus d’1 heure pour essayer de comprendre. A vrai dire je n’ai pas tout compris car ce Monsieur a tout perdu : sa femme, ses enfants, sa maison et ensuite son travail en quelques mois seulement suite à un divorce douloureux. C'est à ce moment-là que je me suis rendue compte que l’engagement associatif, bien qu’indispensable, ne permettait qu’une aide ponctuelle mais que c’est le politique qui avait le pouvoir de changer les choses et le devoir d’apporter des réponses.
- En 2004, j’obtiens ma naturalisation et le jour où j’ai reçu mon papier de naturalisation signé des mains de M. Chirac, Président de la République de l’époque, tout s’est arrêté autour de moi et je me suis dit « Je suis Française, et maintenant… ? Ce pays m’a fait confiance sans rien me demander en contrepartie, que dois-je faire pour mériter cette confiance ? »
- Ayant le droit de voter et ne sachant pas si j’étais de droite ou de gauche à l ‘époque, je regarde et j’observe avec beaucoup d’intérêt les parcours des uns et des autres, j’écoute avec beaucoup d’intérêt les discours des uns et des autres sans aucun préjugé ni sur les valeurs portées par la gauche ni sur celles portées par la droite, estimant que toutes les valeurs portées et défendues avec sincérité sont louables. Jusqu’au jour où, en 2007 à l’occasion de l’élection présidentielle, j’ai entendu un discours fort sur l’amour de la France, sur les droits et les devoirs, sur le travail et le mérite, car ce n’est que comme cela que l’ascenseur social peut fonctionner, et sur les valeurs de la République, les valeurs de liberté, de fraternité, d’égalité et je rajouterais de laïcité. Ce fut plus qu’un élément déclencheur mais un élément décisif dans l’engagement qui est le mien aujourd’hui. Car j’ai découvert un candidat antisystème, atypique et d’une détermination inouïe : Nicolas Sarkozy. C’est à ce moment-là que je me suis rendue compte que ce ne sont pas les partis qui font les politiques que nous sommes mais c’est tout l’inverse. J’ai dans la foulée pris ma carte UMP, je suis aujourd’hui élue à Laval, j’ai des responsabilités locales et nationales au sein de mon parti, ce qui ne me permet pas encore d’avoir le pouvoir de changer les choses mais d’avoir au moins le pouvoir de les dire.
Pouvoir du politique sur l'économie et le monde de la finance
Le pouvoir du politique se situe à plusieurs niveaux :
- Exemplarité : la crise par laquelle nous sommes passés est la conséquence de dérives et d’erreurs qu’il faut corriger pour mieux préparer l’avenir.
Dérives liées certes au monde de la finance mais il ne faut pas se voiler la face car ces dérives sont aussi et surtout liées à une explosion des dépenses publiques et des dettes souveraines mais également au surendettement des ménages. Nous sommes dans une société de surconsommation! Tout est en illimité : le téléphone, la télévision, et même les mandats des politiques sont en illimité dans le temps puisqu’on peut être élu à vie et à cause du cumul des mandats.
Il faut savoir que c’est en 1985 que le nombre de députés est passé de 491 à 577 pour des raisons strictement politiques ce qui a coûté à l’Etat 2 Mds supplémentaires.
- Responsabilité : Nos budgets sont votés en déséquilibre depuis plus de 30 ans, ce qui a induit des dérapages incontrôlés des déficits aboutissant à la situation grecque pour ne citer que cet exemple! La responsabilité du politique c’est aussi de voter un budget à l’équilibre, comme dans un ménage, d’où le vote dernièrement par 25 pays de l’UE sur 27 de la règle d’or sur l’équilibre des comptes publics. Certains appellent cette règle de l’austérité et de la rigueur moi je préfère l’appeler de la responsabilité. Cette responsabilité consiste par conséquent à serrer la vis aux collectivités locales et à enrayer la dérive des dépenses de l'Etat.
Certes l’équilibre budgétaire n’est pas tout mais sans lui rien n’est possible, sans lui il ne faut s’étonner de subir la loi de nos créanciers.
La responsabilité du politique est de ne pas faire porter la dette sur les générations futures et si ma génération doit faire des efforts aujourd’hui, faisons-les car il est encore temps de réformer notre modèle social et économique.
- Audace et courage politique : Afin d’assainir nos comptes, le politique a le devoir de conduire une politique de courage en menant les réformes dont le pays a besoin au bon moment et non pas lorsqu’on se retrouve au pied du mur. La réforme de nos institutions est indispensable, la réforme des retraites n’étaient pas une option mais une nécessité, la réforme des universités est un atout pour ouvrir l’université sur le monde de l’entreprise, le service minimum dans les transports... et il y en aura d’autres car notre pays en a besoin pour que nos enfants n’aient pas à faire face à la crise par laquelle nous passons aujourd’hui.
J’aborde ces points en préambule car sans ces préalables on ne peut avoir une économie forte et sans économie forte nous ne pouvons assurer à nos concitoyens un modèle social digne d’une démocratie. Si un Etat est affaibli par sa dette et ses déficits, son économie est affaiblie et son modèle social est en péril.
Pour revenir à l’aspect économique :
Il n’y a pas de pays prospère sans industrie (En France 85 % de l’innovation vient de l’Industrie)
Il n’y a pas d’industrie sans capital
Il n’y a pas de capital sans usines
Il n’y a pas d’usines sans salariés
Il n’y a pas de fatalité à la désindustrialisation
Le politique a un rôle majeur dans le soutien de l’économie et de l’Industrie pour éviter les délocalisations qui détruisent nos emplois et qui mettent des familles entières en grande difficulté. La TVA antidélocalisation ou TVA pour l’emploi est une réponse qui a été apportée pour soutenir l’emploi et le produire en France mais il faut continuer.
Le Parti Socialiste prône pour cela une économie administrée et une taxation confiscatoire de tous les Français avec la réforme du quotient familial, l'augmentation des cotisations retraite, la fusion CSG/IRPP, l’alourdissement des charges patronales et salariales et la création d’un nouvel impôt pour financer le cinquième risque : la dépendance, ou encore en mettant en place une taxation de 75 % pour inhiber toute envie de réussir en France. Même si nous savons que le génie français, en particulier socialiste, est inépuisable en terme de fiscalité, notre vision est toute autre puisque nous préférons l’économie régulée à l’économie administrée par les impôts des contribuables.
L’argent de ceux qui en gagnent doit être réinjecté dans l’économie via des incitations que le politique doit mettre en place, c’est le seul moyen pour redresser notre économie et sauver nos emplois.
Nous nous sommes rendus compte avec la crise que nous ne sommes pas seuls et nous devons être compétitifs pour exister dans un monde globalisé ce qui est un atout lorsqu’on est armé pour y faire face. Aujourd’hui, seulement 4 pays de l’UE font partie du G20 (La France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume Uni) et tous les ans un pays de l’UE se fait éjecter pour laisser place à un pays émergent.
Il faut, par conséquent, remettre le débat européen dans le débat français. Notre économie est ainsi interdépendante de l'économie européenne et de la capacité des pays de l’UE à faire face à la mondialisation, nous sommes plus forts ensemble : je suis personnellement profondément patriote mais passionnément européenne.
Pouvoir du politique pour imaginer un modèle social plus juste
En matière de social, depuis 2007 nous avons augmenté le minimum vieillesse, nous avons mis en place le RSA, 9 millions de salariés ont bénéficié de la défiscalisation des heures supplémentaires, les bourses des étudiants sont versées sur 10 mois au lieu de 9, un plan de relance de plusieurs dizaines de milliards d’€ a été lancé pour soutenir l’économie et l'emploi et un crédit impôt recherche a été mis en place pour soutenir l’innovation et faire face aux défis de demain... La France a été réformée en profondeur malgré les crises financières et économiques qui se sont succédées depuis 2008.
Au-delà de ces réformes structurantes, ce nouveau modèle social a été porté par Nicolas Sarkozy qui a été le premier à nommer des ministres de gauche dans son gouvernement; il a été le premier à nommer un socialiste à la tête de la Cour des Comptes; il a été le premier à permettre à la Cour des Comptes de contrôler les comptes de l'Elysée; il a également été le premier a confier la présidence de la commission des finances à un député socialiste. Ces initiatives sont en faveur d'un équilibre des pouvoirs et d'une meilleure répartition du pouvoir entre majorité et opposition.
En période de crise, le politique a le devoir de tendre la main à tous les Français et le projet présidentiel 2012 va dans ce sens :
- il faut tendre la main aux français par le référendum sur des sujets de société qui les concernent tous;
- il faut tendre la main aux formations politiques pour s'assurer de la représentativité la plus large du peuple français au sein de l'Assemblée Nationale;
- il faut tendre la main aux salariés par le pouvoir d'achat en allégeant les charges salariales;
- il faut tendre la main aux enseignants, qui sur la base du volontariat, pourront passer plus d'heures avec les élèves contre une augmentation de 25 % de leur salaire.
C'est le projet contre le rejet ! L'antisarkozysme primaire qui constitue la colonne vertébrale du Parti Socialiste n'est pas ce dont les Français ont besoin en période de crise. Les Français attendent des réponses concrètes aux problèmes du chômage, du pouvoir d'achat et de la précarité.
Les politiques qui stigmatisent le riche et recherchent un bouc-émissaire pour justifier les conséquences de leurs erreurs tout en mettant un paravent pour occulter la crise le temps d'une élection sont irresponsables!
En terme d'emploi, depuis 2007 des efforts considérables ont été faits. Ces efforts portent leurs fruits puisque la France est le pays qui a le mieux résisté à la crise contrairement à l’Espagne où le chômage a augmenté de près de 200 %, avec un taux de chômage de 50% chez les jeunes, aux USA il a augmenté de plus de 100 % et au Royaume Uni de plus de 65% contre une augmentation de 17 % en France ! Il ne faut pas s’en réjouir mais cette faible augmentation est bien le résultat d'un "effort structurel de réduction du déficit d'une ampleur inconnue depuis 1994" comme le reconnaît M. Didier Migaud, Président Socialiste de la Cour des comptes dans son dernier rapport.
Par ailleurs, la formation continue a été soutenue et l’apprentissage largement promu pour rapprocher le plus possible les jeunes du monde de l’entreprise et par conséquent faciliter leur insertion professionnelle.
Comme quoi la fiscalité ne doit pas être l'alpha et l'oméga de la justice sociale mais il faut faire preuve de beaucoup d'imagination et de volontarisme pour faire autrement. Encore faut-il le vouloir et en avoir la capacité!